Dans cette section sont regroupés des articles intéressants sur Kubrick. (en construction)

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Interview de Michel Ciment - Kubrick avait aussi ses détracteurs - Séquence Quicktime - Haut de la page

 

Voici un extrait d'une interview de M.Ciment, l'un des rares privilégiés à avoir pu faire connaissance avec Kubrick, publiée par le Nouvel Observateur après la mort du réalisateur :

 

N. 0. On le décrit volontiers comme un paranoïaque, un fou de solitude, presque un malade.

Quel homme était-il vraiment ?

M. Ciment. Il n' aurait pas pu faire ses films s'il avait été un malade. Pour autant, il avait un sens surdimensionné de la souffrance humaine. Il voulait se protéger des gens et de leur curiosité malsaine. Il ne se donnait pas en pâture à la société médiatique .Il craignait qu'en parlant de lui on se détourne de son œuvre. Si Kubrick était un fou, c'était de travaille Quand il commençait un film, il faisait table rase de tout le reste. Pendant deux ans, pour Barry Lyndon il a écouté toute la musique du XVIIIe siècle et regardé tous les tableaux français, anglais et italiens de cette époque.Il s'immergeait jusqu'à se perdre dans le monde qu'il voulait recréer. Il tendait à la perfection, Il recherchait la pierre philosophale, il y avait un côté Faustien en lui. Il aurait même pu étudier le Talmud... Il n' a réalisé que treize films. Ce n' est pas beaucoup, j'en conviens, mais Leonard de Vinci n'a pas fait beaucoup de tableaux non plus L'important est d'en faire des bons.

N. 0. Comment vivait-il au quotidien ?

M, Ciment. Avec sa femme, une artiste-peintre, et ses deux filles. Son existence était celle,tanquille, d'un gentleman farmer, à 50 kilomètres de Londres. Il dînait avec ses collaborateurs et était toujours disponible pour les gens qui travaillaient avec lui, mais il ne frayait pas avec le monde extérieur.

N. 0. Comment pourriez-vous déflnir le génie propre de Kubrick ?

M. Ciment C'est d'avoir réussi à être extraordinairement présent dans chacun de ses films tout en effaçant ses traces. Il avait accompli et incarné ce paradoxe : être toujours différent et pourtant toujours soi-même au moment où l'art moderne exigeait qu'on ait un style immédiatement reconnaissable et qu'on s'y tienne. Lui se renouvelait sans cesse. Comme tous les grands artistes, il avait peur d'être identifié. L'autre aspect de son génie ,est d'avoir été à l'écoute de toutes les angoisses du monde contemporain. D'avoir su, parce qu'il était lecteur de Freud et féru de psychanalyse, donner à chaque lilm des approches très différentes. Il était à la fois obsessionnel, avec son regard de laser et complètement ouvert sur le monde. Prenez Barry Lyndon : c' est une cosmogonie, une réduction de toute l'humanité en trois heures, avec la mort, la famille, l'ascension sociale, la religion et la guerre.

N. 0. - Comment expliquez-vous qu' on puisse faire une œuvre aussi cohérente tout en visitant des genres comme la SF ou la comédie de mœurs ?

M. Ciment C'est simple : Kubrick était un cinéphile, mais il ne voulait pas ètre un auteur. S'il avait pu, il aurait retiré sa signature. Et puis, il regardait beaucoup les films anciens. Dans chaque genre, il avait l' ambition folle de faire mieux que tous ses prédécesseurs.

N. 0. - Comment tournait-il, quels étaient ses rapports avec la caméra, avec les comédiens ?

M. Ciment. - Il a toujours refusé la présence des journalistes sur ses tournages. Mais on sait qu'il tournait beaucoup de plans. Il était passionné par la caméra. Il a d' abord été photographe. C' était lui, en fait, le chef opérateur de ses films. Il portait lui-même la caméra lorsqu' elle était mobile pour obtenir le cadre et le mouvement exacts qu'il désirait. Il aimait les comédiens, il adorait Peter Sellers, lames Mason, lack Nicholson, et il acceptait volontiers que le comédien lui suggère des choses. Bref, ce n'était pas le tyran qu'on dit.

N. 0. - On lui a reproché de manquer d'imagination parce qu'il s'inspirait d'œuvres littéraires Lolita de Nabokov, l'Odyssée de l'espace » de Clark A, l'Orange mécanique » de Burgess, ou Barry Lyndon de Thackeray.

M. Ciment. Ses deux premiers films étaient originaux, mais à partir du troisième, tous ses films, en effet, ont été inspirés d'œuvres littéraires.On peut être original tout en s'inspirant. Mozart s' est inspiré d'œuvres préexistantes ou de livrets écrits par d'autres. Dreyer, Visconti aussi l'ont fait. Alors, où est le problème ?

N. 0. Y a-t-il des fllms de lui que vous mettez au dessus des autres ?

M. Ciment. Oui, sans hésiter, 2001, l'Odyssée de l'espace et Barry Lyndon.

 

 

Kubrick , par Michel Ciment, est paru en 1980 chez Calmann-Lévy. Réédité en 1987, il reparaîtra, augmenté, en septembre prochain.

Michel Ciment, maître de conférences à Paris VII, rédige des articles dans la revue de cinéma Positif.

 

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Kubrick avait aussi ses détracteurs

 

LE PREMIERE américain a consacré son numéro de février au cinéma de l'an 2000. Il y publie une supposée édition tronquée du quotidien spécialisé Variety daté... 6 juillet 2020 et faisant état d'une possible sortie d'Eyes WideShut. Sous le titre "La succession Kubrick rouvre le dossier Shut" un journaliste du nom d'Oliver Jones écrit : "La succession Stanley Kubrick a annoncé hier qu'un codicille du testament récemment découvert du metteur en scène à Eyes Wide Shut de connaître une sortie sous une forme qui reste à déterminer".

Kubrick, continue l'histoire, avait interloqué le microcosme cinématographique en 1999 en retirant à la dernière minute son thriller érotique, soutenant qu'il nécessitait quelques "légères retouches". Cette initiative provoqua une bataille juridique entre la Warner et Kubrick, qui ne prit fin qu'à la mort mystérieuse du réalisateur en 2015 alors qu'il observait les oiseaux avec Terrence Malick. Un porte-parole de la succession a précisé, dans un style très kubrickien, les dernières volontés du réalisateur :"il estime que les salles de cinéma ne sont pas suffisamnent équipé pour projeter son travail.Il n'autorise qu'une sortie de son film sur Microsoft Hypernet au rythme d'une image par jour". Ce qui fait que le film ne sera vu qu'au bout de huit ans. Les dirigeants de Ia Warner ne se sont livrés à aucun commentaire, mais Tom Cruise, la star d'Eyes, qui en est au neuvième mois de tournage de 3001 : l'Odyssée de l'espace, a déclaré : "Je me sens encore tellement honoré par le temps, trop bref, que le maître a bien voulu m'accorder. La sortie du film, quelle que soit sa forme sera la cerise sur le gâteau."

 

Extrait du Monde du mercredi 10 mars 1999

 

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Stanley Kubrick a laissé une empreinte significative dans la culture télévisuelle et publicitaire de nos jours. Nous essayerons de récapituler au fur et à mesure tous les films et réclames qui font une référence directe à l'oeuvre de Kubrick

 

Voici une publicité pour les ordinateurs Macintosh diffusé aux Etats-Unis :

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